LES LÉGENDES de l’électronique : De GORDON EDGE à STAN CURTIS l’histoire de CAMBRIDGE AUDIO.
Tout a commencé avec l’invasion britannique du Rock’n’roll américain par l’Angleterre ! Nous sommes dans les années 60 et une nouvelle approche de la musique jeunesse appelée Rock N Roll voit le jour avec d’inédites têtes d’affiche telles les Beatles, Pink Floyd ou Led zeppelin, la liste est très longue…
La nouveauté de l’époque consistait en une recherche plus poussée dans l’instrumentation et la complexité des arrangements. Désormais appelée simplement musique Rock, cette musique ajoutait à la rythmique, une dimension progressive et nuancée. Cette profondeur du rendu, demandait plus des équipements de reproduction et une nouvelle génération d’entrepreneur allait débarquer pour offrir la révolution des équipementiers autant en amont pour les enregistrements qu’en aval chez les usagers audiophiles. À l’époque, deux écoles de pensées existaient, l’une cherchait à impressionner par la puissance des basses, alors que l’autre favorisait la mise en valeur des fréquences médianes favorisant la présence et les composantes vocales. C’est en 1968 qu’un duo d’ingénieur décida de créer du matériel au rendement sans emphase et recherchant la pureté sans artefacts accentués. Les bases pour Cambridge Audio et le son "Britannique" étaient jetées. Gordon Edge et Peter Lee. (reproduction)
1968 – 1970 Les débuts.
Ingénieur de formation spécialisé dans les concepts innovateurs, Gordon Edge décida avec un confrère Peter Lee de créer un amplificateur stéréo haute-fidélité. Le premier produit à voir le jour était le P40 qui introduisait un concept encore utilisé à ce jour : le transformateur toroïdal permettant de reproduire la charge parfois imposante demandé par la musique rock. Le P40 fut un succès immédiat, mais il avait une simple lacune, le procédé de fabrication était complexe et empêchait la production à grande échelle. Le modèle suivant P50 allait régler cette situation. À l’époque, l’entreprise se nommait Cambridge Audio une division de Cambridge Consultant.
Interrogé sur ce qui les motivait au début Gordon Edge avait dit : « Pour nous, il s’agit de supprimer toutes les barrières qui pourraient déformer ou altérer l’enregistrement original et de ne rien ajouter de notre propre saveur. Par conséquent, ce que vous entendiez de nos produits devait être un son pur et non filtré » Premier ampli P40.
1971 nouveaux départs sur des bases plus solides.
Nos deux fondateurs se rendirent vite compte qu’il venait de mettre au monde une nouvelle sensation dans l’Univers de l’électronique en pleine effervescence, mais ils n’étaient pas prêts pour la suite. Comme c’est souvent le cas avec les « startups », les fonds de roulement manquaient cruellement, c’est pourquoi on invita à acquérir la compagnie par Hammond & Co Ltd qui mit l’entreprise sur les rails de façon autonome en la nommant Cambridge Audio ltd. On recruta un ingénieur de grande renommée « Stan Curtis » qui allait en l’espace de 20 ans faire connaitre Cambridge par le monde entier. Stan Curtis
Stan se concentra d’abord durant les années 70 sur le développement d’une gamme complète d’amplificateur et récepteur radio ainsi qu’une table tournante et une gamme de haut-parleurs. La plupart des composants requis étaient désormais fabriqués sous un même toit, y compris les circuits imprimés et les boitiers en aluminium. Tous les transistors furent fabriqués selon les spécifications de Cambridge et portaient même leurs propres numéros de pièce de l’entreprise. Chaque produit était largement testé après fabrication et un certificat imprimé du résultat des tests venait dans la boite pour chaque unité individuelle. Une approche inusuelle pour des produits de fabrication de masse…
C’est cependant durant les années 80 que Cambridge Audio affirma réellement son leadership avec le développement de lecteurs CD de premiers ordres. Le CD1 fut le premier lecteur CD au monde à utiliser deux puis trois pièces différentes pour former un tout. Un trio formé d’un mécanisme de transport assurant la rotation précise du disque accouplé à un décodeur numérique à rendement supérieur aux normes de l’époque et un troisième appareil chargé de calculer les erreurs et appliquer une correction au signal à être amplifié. Pour parfaire l’ensemble, l’amateur pouvait se procurer un amplificateur dédié à un préamplificateur parfaitement agencé l’un pour l’autre.
Si bien qu’au lancement de la seconde génération nommé CD2 en 1986, les revues de magazines étaient exceptionnelles et l’entreprise s’est retrouvée dans la position enviable d’être en rupture de stock de six mois avant même que la première unité ne soit livrée !!!
Les « 90 » la nouvelle ère du numérique
En 1994, un produit toujours disponible voit le jour : Le Dacmagic 1 suivi du Dacmagic 2 qui remporta en 1995 le prestigieux prix du Décodeur « DAC » de l’année du magazine spécialisé « What HIFI ». Pour compléter les lecteurs CD et décodeurs numériques à haut rendement de la marque, les A1 des amplificateurs à gamme dynamique étendues lancées en 1995 se vendirent à 200 000 exemplaires.
Dac Magic 2
Pour sortir en lion de la décennie, Cambridge introduisit en 99 le « Isomagic S700, premier décodeur HDCD permettant de lire les CD prometteurs de l’époque ainsi qu’un décodeur Dolby Digital, le V500.
V500
De 2000 à aujourd’hui.
Le succès au rendez-vous, Cambridge est maintenant une entreprise à la gamme complète pour celui qui désire obtenir un rendement de haut niveau à prix raisonnable. Cambridge a toujours favorisé l’utilisation de composante robuste au détriment de circuits de correction complexe. À titre d’exemple, l’utilisation de gros transfos toroïdales accorde d’éviter la surutilisation de condensateurs pour pallier les demandes d’énergie des musiques dynamiques. Les condensateurs font office de petites batteries de réserve pour un amplificateur et avec le temps, ils se dégradent, alors qu’un transformateur, lui, reste constant. Ça marche ou ça ne marche pas !
Il en va de même pour les contrôles de tonalité, il est inutile d’en avoir, car si le rendu est pur, ajouter de la basse ou des aiguës ne feront que faussement altérer le résultat.
La gamme actuelle
Bien que de nos jours, Cambridge offre des haut-parleurs et enceintes portables Bluetooth, je ferai ici un listing des gammes d'appareillages pour audiophiles introduit depuis 2000.
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Les modèles de gammes régulières. ''AX''
D’abord nommer “Topaz” la série appelée depuis 2019 “AX” représente un rapport qualité prix supérieur à la moyenne. Il est tout désigné pour celui ou celle qui désire s’initier à la haute-fidélité.
Ce qui fait la plus grande différence d’avec ses concurrents, c’est le fameux transformateur qui assure une efficacité solide avec un taux de distorsion très bas 0,15 % 20 Hz - 20 kHz à 80 % de la puissance maximale. Signe que Cambridge ne souffle pas ses rendements annoncés, un amplificateur de 200 Watts consomme 550 watts au maximum. On parle donc de watts continus et non de “peak”…
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Les modèles audiophiles abordables ''CX''
La série “CX” est venue remplacer certains modèles de la gamme Azur qui ratissait vraiment trop large ! Oui, aujourd’hui, vous savez que la gamme “CX” signifie des modèles à hautes performances.
On obtient ici des amplificateurs, dac, et CD qui sont totalement aboutis aux nouvelles réalités du numérique. La puissance mais surtout la précision est au rendez-vous. En ce qui a trait aux décodeurs réseau, le modèle CXN a remporté cinq prix d’excellence du magazine What HIFI d’affilé. Des prix bien mérités, car ce produit qui est utilisé par l’auteur de ces lignes, en est à sa deuxième génération avec des innovations majeures trop abondantes à énumérer ici. (Passez nous voir en boutique pour les détails) Notez que nous n’avons jamais vu autant de mise à jour logiciel sur un produit en après-vente que celui-ci, c’est franchement extraordinaire avec environ 6 mises à jour par années !!!
Les signaux numériques changent, mais votre achat se renouvelle, alors chapeau les Britanniques !
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La gamme Azur 851
Au moment d’écrire ces lignes, nous attendons avec impatience un remplacement pour cette gamme exceptionnelle.
La série Azur 851 est l’aboutissement de décennies d’expérience, d’années de travail acharné et de collaboration entre ingénieurs et musiciens. Mais c’est l’attention fanatique au réglage fin qui crée des produits aussi impeccables. Sélection en magasin Azur 851 et série CX
La série cinéma. (Discontinué)
Cambridge ne fait plus de production pour le cinéma chez soi, elle se concentre désormais sur ses premiers amours, la haute-fidélité stéréophonique. Pour le plaisir de l’œil, je partage quelques photos de ces appareils maintenant recherchés des collectionneurs…
Azur 751RAV V2
CXR200
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La série audiophile EDGE 50E anniversaire.
Pour célébrer leur 50e anniversaire en 2018, les gens de Cambridge ont formé une équipe d’ingénieurs et d’artistes pour créer le projet le plus ambitieux de l’histoire de la société. Oubliez le coût. Oubliez les limites. Créer un système qui offre des couches de détails jusqu’alors inconnues est hautement transparent, offrant une mise en scène sonore exceptionnelle. Un produit fidèle aux fondements de l’innovation créative et de l’ambition entrepreneuriale de Cambridge Audio.
En l’honneur d’un des fondateurs de Cambridge Audio : Gordon Edge, ils ont développé un ensemble sans aucun compromis de qualité. Le projet a duré 3 longues années, c’est beaucoup quand on maitrise déjà la conception de semblables matériels, le résultat est toutefois étonnant…
Une approche unique à la haute-fidélité.
On doit beaucoup à Cambridge, voici deux innovations brevetées qui visent la précision de reproduction.
1. La classe d’amplification XA.
Présent dans la gamme Edge, cette configuration d’amplification rend la classe A/B encore plus loin. En plus de réduire la distorsion au point de croisement (switching) en allongeant les cycles de fonctionnement des transistors de sorties, la distorsion résiduelle est déplacée à un niveau inaudible de l’oreille humaine via la modulation du voltage appliqué aux transistors de sorties.
- La classe XA éloigne la distorsion de croisement du point central où la sortie de l’amplificateur passe le plus clair de son temps
- En dessous du point de transition, l’amplificateur fonctionne réellement en pure classe A sans aucun artefact de croisement
- Au-dessus du point de transition, l’amplificateur passe dans une classe B optimisée avec une distorsion encore plus faible que ce qui est possible avec la classe AB
- Bien qu’il génère moins de chaleur qu’un classe A, le système XD de Cambridge demeure plus énergivore qu’une classe B.
2. Le suréchantillonnage audionumérique.
Les ingénieurs de Cambridge audio responsables du développement de processeurs audio numériques, ont déterminés que de prendre un signal inférieur et de le rendre plus précis en relevant chacune des constituantes audibles à un niveau de 24-bit 384 kHz (un CD fonctionne à 16-bit 44,1 kHz). Le fait de rehausser l’horloge à ce niveau réduit à zéro les fluctuations (Jitter) qui dénaturent le rendu sonore. En simple, les nuances sont préservées sans aucune autre composante distrayante à l’oreille. Un Cd voire un MP-3 sonne mieux sur les appareils Cambridge. Plusieurs produits de Cambridge utilisant le traitement numérique exploitent ce procédé…
Recommandation personnelle : Un abonnement Deezer premium en lecture sur un DAC Cambridge, sonne littéralement mieux qu’un CD !
Le mot de la fin.
Comme dans bien des industries, certains brillent plus que d’autres. Loin d’être une étoile filante au firmament du divertissement audio, Cambridge a su progresser et bâtir sur ses connaissances acquises. Le Québec a depuis longtemps adopté la marque qui représente le son britannique précis et nuancé comme le sont les enregistrements de ses musiciens envahisseurs de la musique rock de seconde génération. Bien des groupes d’avant-garde ont été découverts ici avant de l’être dans le restant de l’Amérique…
Rares sont les entreprises qui gardent leurs esprits d’artisans après 50 ans d’existence : Cambridge Audio.
Restez à l’écoute !
— Christian. Ensemble CX argent et Haut-parleurs Paradigm Prestige
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